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J’ai testé l’équicoaching avec Diégo et Onyx

L’équicoaching ou, littéralement, le coaching avec des chevaux. En quoi ça consiste exactement ? J’ai suivi une séance avec Annabelle Hamande, créatrice de l’accompagnement « Dans les yeux de Diégo« . Je vous raconte ?

Lorsqu’Annabelle Hamande m’a contactée pour me proposer de réaliser un reportage racontant une séance d’équicoaching, j’ai tout de suite été intriguée par ce mot qu’on entend de plus en plus souvent, mais dont on ne connait pas encore très bien la signification. Après un rendez-vous reporté, Annabelle m’a fait une autre proposition : être moi-même le sujet d’un coaching pour pouvoir ensuite vous partager mon ressenti sur cette pratique. J’ai toujours adoré l’univers équestre, même si je ne l’ai fréquenté que de loin : j’ai donc immédiatement été emballée par son idée.

C’est à Beaufays, dans un « ranch », qu’Annabelle, Esneutoise, reçoit ses visiteurs. Diégo et Onyx, impatients, attendent sagement dans un enclos. Tout de suite, je m’approche des deux bêtes et souris déjà en caressant le museau de Diégo, le plus téméraire des canassons. Annabelle m’explique comment va se dérouler la séance en quelques mots : nous allons commencer par quelques minutes de « méditation », ensuite, elle m’exposera les règles de sécurité et, enfin, nous entrerons dans l’enclos où nous attendent Diégo et Onyx. C’est là que les choses sérieuses commenceront : Annabelle exploitera alors l’une des thématiques que je lui ai confiées la veille en remplissant un questionnaire qu’elle m’avait envoyé.

Je me place donc dos à l’enclos et ferme les yeux, me concentrant sur la voix d’Annabelle. J’ai chaud, je suis en plein soleil et il doit faire près de 30 degrés. Mot après mot, Annabelle m’encourage à me reconnecter à mon corps et mes sensations. Je tente de me déconnecter du quotidien. Autour de moi, je perçois aussi les piaillements des oiseaux et, surtout, la présence de Diégo et Onyx, se grattant contre la barrière, soufflant par les naseaux, piétinant le sable de la piste. Déjà, ils sont présents.

De retour à la réalité, Annabelle me demande si je souhaite avoir un stick pour tenir à distance les chevaux. Etant vraiment à l’aise, je n’en éprouve pas le besoin. Je leur fais immédiatement confiance. Une fois les consignes de sécurité intégrées, nous pénétrons dans l’antre de Diégo et Onyx. Nous nous plaçons au centre et Annabelle m’informe du mot sur lequel nous allons travailler, choisi dans mon questionnaire : le temps. Ouille. C’est du sérieux.

Contrainte, pression, conflit, lâcher prise, liberté, signaux corporels, outils… Au fil de la discussion, elle me guide à travers le dédale de ma relation au temps. Parfois, de longs moments de silence s’installent. Je ne sais pas toujours si je dois parler ou si ces instants sont dédiés à la réflexion. J’essaie de ne pas cérébraliser, mais de laisser sortir les mots qui me passent par l’esprit. Je fais confiance à mon intuition.

Annabelle analyse le comportement des animaux, par rapport aux mots, inscrits sur des feuilles blanches au sol, par rapport à moi, et entre eux aussi. Onyx, qui a tendance à se tenir plutôt en retrait habituellement, reste près de moi presque tout au long de la séance. Diégo, lui, après s’être posé un instant, s’agite, envoyant valdinguer le cône intitulé « contrainte », pour revenir se poser calmement à nouveau en fin de session.

Le cheminement par lequel j’ai été guidée m’invite à l’action. « Qu’est-ce que tu pourrais mettre en place pour te libérer de cette contrainte du temps ? », me questionne ma coach du jour. « Ne pas mettre de réveil le matin. » Aïe. J’ai répondu beaucoup trop vite. Quelle idée de lui avoir proposé ce défi, ça va vraiment être compliqué… Ma rencontre avec Diégo et Onyx se termine par quelques tours de l’enclos à la longe. Après être restée presque immobile à côté d’Onyx, cette mise en marche symbolise inévitablement le moment de l’action.

Le sujet abordé, mon ressenti sur mon rapport au temps, j’en avais déjà conscience en partie. En parler avec Annabelle, Diégo et Onyx m’a indubitablement aidé à concrétiser ce que je savais au fond de moi. Le dire à voix haute, ça m’oblige aussi à agir. A l’heure de rédiger ces lignes, nous sommes cinq jours plus tard et, je l’avoue, je n’ai pas encore osé franchir le cap de ne pas programmer mon réveil. Mais je vais le faire, c’est promis.

4 questions à Annabelle Hamande

« L’équicoaching, c’est utiliser l’énergie des chevaux, leur sensibilité aux émotions. J’observe et, par rapport à ce que la personne coachée me dit, je montre la réaction des chevaux à ce moment-là. Pendant la séance, leur réaction, c’est un miroir des émotions des personnes coachées. Le fait de voir des chevaux se disputer peut nous aider à nous rendre compte de la colère qui nous habite, par exemple. Diégo réagit vraiment sur certains mots plutôt que d’autres, c’est ça qui amène le coaching à évoluer. J’aide d’abord à sentir ce qui ne va pas et mon souhait est d’amener ensuite les gens vers quelque chose de plus positif, vers une ouverture qui permet de faire bouger les choses, de mettre le doigt sur des solutions. Les solutions, ce sont parfois des choses très pragmatiques et d’autres fois, bien au-delà de ça, c’est plus dans l’ordre de l’inconscient. Il faut alors tenter de soigner des blessures qui sont ancrées depuis très longtemps. »

« J’étais en reconversion professionnelle et, après deux ans de formation de relation d’aide par le toucher, j’ai eu envie d’affiner mon intuition au niveau de mon ressenti du toucher. J’ai reçu plusieurs messages dans mes rêves, autour de moi, qui évoquaient les chevaux. Je m’y suis donc intéressée alors que je ne connaissais pas du tout le milieu équestre, j’avais même peur des chevaux au début. Mon guide, c’est Diégo, il m’a amenée à apprendre d’eux. J’ai aussi énormément lu sur la manière de pratiquer l’équicoaching, dont les ouvrages de Linda Kohanov. J’ai trouvé fabuleux que quelqu’un écrive ce que je ressentais : que le cheval n’est pas forcément là pour être monté et faire des compétitions. Je voulais en faire quelque chose qui allait m’apporter et apporter aux autres, c’est comme ça qu’est né « Dans les yeux de Diégo ». »

« Je veux aider les gens à prendre conscience de la force qu’ils ont en eux. Je souhaite les aider à reprendre confiance, leur assurer qu’eux aussi, ils ont de la valeur et qu’ils sont capables de beaucoup de choses. »

« Toutes les thématiques peuvent être abordées dans une séance d’équicoaching. Je peux rencontrer des jeunes à partir de l’adolescence ou des adultes. Chacun a alors le choix entre un accompagnement individuel ou en groupe. En individuel, il faut compter en général 4 ou 5 séances. Dans un atelier de groupe, il y a un thème qui est défini et chacun s’exprime selon ses émotions du moment. C’est l’énergie du groupe qui porte ensuite la session.  A la fin, ces étrangers qui ne se connaissaient pas et qui se sont fait confiance ont partagé des choses intimes et forment véritablement un groupe. C’est ça qui est magnifique. « 

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